Avant de plonger dans l’effervescence du Caire, quelques images de sa banlieue chic et touristique donnent le ton du contraste : larges avenues, palmiers bien alignés, calme presque artificiel. Mais à quelques kilomètres seulement, la réalité bascule. Le Caire déborde, étouffe, vibre. C’est une ville de chaos, de poussière, de klaxons, de chaleur – et pourtant, elle fascine. Cette petite série de photos, capturées à hauteur d’homme et sans préparation, tente de saisir quelque chose de cette effervescence.
Entre les flots de voitures qui semblent ignorer toute règle, les trottoirs envahis, les marchés bruyants et les visages fatigués ou rieurs, Le Caire offre mille scènes par minute. Les pyramides sont là, en toile de fond, imposantes, presque irréelles – mais leur majesté paraît fragile, tant l’usure du temps et de l’homme se fait sentir. Impossible de tout comprendre, alors on regarde, on suit le mouvement, on se laisse porter.
Loin des clichés de cartes postales, ces images, faites au 35 mm, relèvent davantage de l’impression que du témoignage. C’est un regard amateur, parfois dépassé, toujours émerveillé, posé sur une ville qui ne dort jamais et qui ne se laisse pas dompter. Une immersion brute, confuse… mais intensément vivante.